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Située dans l’univers mythologique de la guerre de Troie, Andromaque est une pièce à la fois intemporelle et d’une cruelle actualité, où la magie de l’alexandrin classique est mise au service d’une réflexion originale et poignante sur l’amour, la guerre et la résistance.

Andromaque a tout perdu pendant la guerre qui vient de s’achever : son époux est mort au combat ; son pays est détruit ; elle est désormais la prisonnière de Pyrrhus, le roi d’Épire – l’un des vainqueurs de la guerre, et (comble de douleur) le fils même de l’homme qui a tué son époux. Elle ne lui reste que son enfant. Mais Pyrrhus est tombé éperdument amoureux de sa captive, et est prêt à tout pour l’épouser. Il la fait chanter : soit elle accepte le mariage, soit il livre son fils à ses anciens alliés, qui, par peur d’une vengeance future, veulent exterminer tous les descendants mâles du royaume vaincu. Andromaque parviendra-t-elle à échapper au cruel dilemme où l’on cherche à l’enfermer ?

Mais Andromaque, c’est aussi l’histoire d’une série d’amours non réciproques, d’un jeu funeste qui se joue non à deux mais à quatre : Andromaque est aimée par Pyrrhus, qui est aimé par Hermione (la princesse de Sparte, qui lui était initialement promise), qui est aimée par Oreste (descendant de la dynastie d’Argos, et convaincu qu’un obscur et implacable destin le poursuit). Chacun de ces trois derniers personnages croient être le héros ou l’héroïne de sa propre tragédie, et incarne, à sa façon, une manière de ne pas entendre le refus qu’on lui oppose.

Andromaque, c’est enfin l’histoire des quatre « confidents » de ces personnages. Céphise, Phœnix, Cléone et Pylade assistent avec effroi, colère, impuissance ou pitié au désespoir, à la violence ou à l’aveuglement des protagonistes. À la fois engagés dans l’action et en retrait, ils forment un chœur protéiforme où chacun, tout en conservant sa singularité, fait preuve d’une même prédisposition à la compassion et, en même temps, au recul critique. Servant d’intermédiaires avec le public, ils sont à la périphérie du drame, mais, pour nous, au centre du spectacle.

Comment ces différentes histoires dialoguent-elles entre elles ? Derrière son apparente régularité géométrique, quelle souplesse le texte de Racine autorise-t-il dans l’interprétation ? Derrière son étiquette de « tragédie », quelle place réserve-t-il au mélange des tons et des genres ? Comment, enfin, les questions que pose cette relecture d’un mythe antique par le XVIIe siècle résonnent-elles avec celles du public du XXIe siècle ?

Distribution

AndromaqueAdam Boucard
CéphiseAimie Jacques
CléoneMarie Rovecchio
HermioneLucie Cervantès
OresteAntoine Bory
PhœnixIris Servet
PyrrhusVictorien Buisson / Pavel Gerbin
PyladeJordan Gadeau et Iris Servet

Adaptation et mise en scèneMarc Douguet
Collaboration à la mise en scèneIuliia Zelinskaia
Création et régie lumièresRémi Berna et Iuliia Zelinskaia
Animation vidéoSam André
CostumesMarie Rovecchio
MaquillageRyo Brunet
Affiche, flyer et feuille de salleAlisa Skorikova
PhotographiesAxel Afonso, Anna Anufriieva et Michel Morin

Spectacle créé au Live arts lab de l'Université Grenoble Alpes le 25 avril 2025.

Spectacle présenté par la compagnie La Sphingerie et soutenu par l'Université Grenoble Alpes, la Faculté H3S, l'ANR, France 2030, le département de lettres de l'UFR LLASIC, le Service Culture de l’UGA, l'UMR Litt&Arts, la SFR Création et le CROUS